Les jeunes filles séropositives vivant avec un handicap font face à un ensemble de défis particulièrement complexes, résultant de l’intersection de plusieurs facteurs de vulnérabilité. Ces difficultés sont souvent amplifiées par les préjugés, les discriminations et les barrières sociales et environnementales.
Une double stigmatisation
Associé à de nombreux stéréotypes et tabous qui peuvent mener a l’isolement social, a la discrimination et à la violence, la séropositivité au VIH expose les filles vivant avec handicap a une double stigmatisation. Les jeunes filles vivant avec un handicap sont souvent confrontées à des attitudes négatives, a un manque d’accessibilité et à des limitations dans leur participation à la vie sociale. En effet, d’un point de vue Intersectionnalité, vivre avec ces deux conditions simultanément entraîne une double stigmatisation, et renforce l’exclusion et la marginalisation.
Par manque d’information, elles font face à des difficultés d’accès aux soins et aux services. Généralement, les jeunes filles doublement stigmatisées ne sont souvent pas informées de leurs droits à la santé ; des services sociaux de base et de comment y accéder. Sous d’autres cieux, les établissements de santé ne sont pas toujours adaptés aux personnes en situation de handicap, ce qui rend les consultations médicales difficiles voire impossibles. En plus de ces barrières physiques, c’est l’attitude du personnel de santé qui est la plus décevante et décourageante pour ces cibles déjà vulnérables. Sans nul doute, les professionnels de santé manquent de formation spécifique sur les besoins des personnes vivant avec le VIH et un handicap, ce qui conduire à des soins de moindre qualité ou à des jugements.
Violences et abus
Face à leur Vulnérabilité accrue, les jeunes filles en situation de handicap sont plus exposées aux violences sexuelles, physiques et psychologiques, en raison de leur dépendance et de leur isolement. Par peur des représailles de rejet ou d’être blâmées, les victimes hésitent à signaler ou dénoncer les violences dont elles sont victimes.
Sexualité et santé reproductive
Par manque d’éducation sexuelle, les jeunes filles vivant avec handicap ont souvent moins accès à une éducation sexuelle adaptée à leurs besoins spécifiques, ce qui les rend plus vulnérables aux infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées.
A cette situation s’ajoute des difficultés à accéder à la contraception. En effet, les méthodes contraceptives sont difficiles à utiliser ou à obtenir pour les jeunes filles vivant avec handicap. Dans certains contextes, ces jeunes filles sont confrontées aux stérilisations forcées, en violation grave de leurs droits.
Conséquences psychologiques et sociales
Les difficultés auxquelles sont confrontées ces jeunes filles entraînent des troubles psychologiques importants tel que la dépression et l’anxiété. La stigmatisation et les difficultés d’accès aux services conduisent à un isolement social et à une faible estime de soi. A toutes ces difficultés s’ajoute celles scolaires et professionnelles. Les barrières environnementales et les attitudes discriminatoires limitent les opportunités éducatives et professionnelles des jeunes filles séropositives vivant avec handicap.
Notre Appel à l’action urgente
Il est essentiellement urgent de sensibiliser l’ensemble de la société aux besoins spécifiques de ces jeunes filles, de renforcer les capacités des professionnels de santé à prendre en charge les personnes vivant avec le VIH et un handicap.
Il urge également que les établissements de santé et les services sociaux s’adaptent aux besoins des personnes vivant avec handicap. Un soutien psychologique et social adapté, est indispensable pour aider ces jeunes filles à faire face à leurs difficultés. Il est donc nécessaire de lutter contre les préjugés et les discriminations à l’égard des personnes vivant avec le VIH et un handicap.